Sarah, De la Randonnée à l’Ultra

À 28 ans, cette guide de montagne de Grindelwald a trouvé dans l’ultra-trail une nouvelle façon d’explorer son terrain de jeu quotidien. Son approche décontractée et sa connaissance approfondie de la montagne offrent une perspective unique sur ce sport.

Comment la montagne est-elle devenue ton terrain de course ?

« J’ai grandi ici, dans les montagnes. La course est venue naturellement, comme une extension de mon métier. Quand tu passes tes journées à guider des groupes en randonnée, courir ces mêmes sentiers devient presque une évidence. C’est une autre façon de vivre la montagne. Au début, je courais juste pour le plaisir, sans chrono ni objectif. »

Comment ton métier de guide influence-t-il ta pratique de l’ultra ?

« Il m’apporte une connaissance approfondie du terrain et de la météo. Je sais lire les nuages, anticiper les changements de temps. En ultra, c’est un avantage énorme. Je connais aussi les limites à ne pas dépasser. Quand tu guides, tu apprends à respecter la montagne avant tout. »

Quelle est ta philosophie d’entraînement ?

« Je ne suis pas du genre à compter les kilomètres ou à regarder ma montre en permanence. Je préfère écouter mon corps et m’adapter aux conditions. La montagne nous apprend l’humilité. Certains jours, tu dois savoir ralentir ou faire demi-tour, et c’est parfaitement normal. Mon entraînement se fait beaucoup en fonction de mon travail – parfois je cours avant ou après avoir guidé un groupe. »

Comment gères-tu l’alimentation en course ?

« J’ai appris à manger simple et local. En guide, on n’a pas toujours accès à des gels ou des barres énergétiques sophistiquées. Je mange beaucoup de fromage d’alpage, de fruits secs, de pain de seigle. C’est ce qui fonctionne le mieux pour moi sur les longues distances. »

Ton plus beau souvenir en course ?

« C’était lors du Glacier 3000 Run l’année dernière. J’ai croisé un groupe que j’avais guidé quelques semaines plus tôt. Ils m’ont encouragée, on a partagé un moment magique au lever du soleil. Ces rencontres, cette ambiance particulière en montagne, c’est ce qui rend ce sport unique. »

Comment vois-tu évoluer l’ultra-trail ?

« Je remarque que de plus en plus de gens arrivent à l’ultra sans vraiment connaître la montagne. C’est pourquoi j’organise des stages d’initiation, pour transmettre les bases de la sécurité en montagne. Un ultra-trailer doit aussi être un bon montagnard. »

Un conseil pour les débutants ?

« Prenez le temps d’apprendre à connaître la montagne avant de vous lancer dans l’ultra. Commencez par la randonnée, puis la course en montagne sur des distances plus courtes. La progression viendra naturellement. Et surtout, apprenez à lire une carte, à vous orienter. La montre GPS ne remplace pas une bonne connaissance du terrain. »

Tes projets pour l’avenir ?

« J’aimerais développer des stages combinant apprentissage de la montagne et trail-running. Il y a tellement à transmettre ! Et personnellement, je rêve de participer au Tor des Géants. Mais pour l’instant, je prends mon temps, je continue à explorer de nouveaux sentiers. »

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